Dans le premier épisode de notre nouvelle série " Les artistes de la mode - spécial désigner", nous vous présentons Lilou Gérard. Souriante, assurée et gracieuse, la designer de 19 ans sait ce que la mode représente pour elle : une évidence. En un an et demi, Gérard a fondé deux compagnies, L.C Casual Elegance et Content day with Lilou et gravit petit à petit les échelons du mannequinat. Son choix de carrière n'a pas toujours été dans l'insdustrie de la mode mais une chose est certaine, c'est, définitivement, son choix du coeur...
1.Raconte nous comment et quand a débuté ta passion pour la mode.
Ma passion a commencé il y a seulement deux ans et demi. Avant la mode et le design, je faisais de la boxe et du hockey. J'étais une personne très sportive et j'aimais la finance. Tout mon avenir était tracé en finance et c'est d'ailleurs vers cela que je me suis tournée dans mes études. Quand je suis arrivée au cégep, j'ai absolument détesté cela (rires). C'est à ce même moment, après que plusieurs personnes me l'ont conseillé, je me suis lancée en mannequinat. Après cette première expérience, quand je suis retournée à Ste-Hyacinthe ( là où j'étudiais), mes pensées me ramenaient toujours au photoshoot que j'ai réalisé et à ceux que j'aimerais trop faire.
À ce même moment dans ma vie, je travaillais dans un McDonald's qui se situait dans un Walmart et c'est là que le déclic s'est fait. Pendant ma pause, je marchais dans un rayon et je suis tombée sur une rangée de laine, de fils et des accessoires pour faire du crochet. J'y suis restée 10 minutes et je suis sortie du Walmart avec des outils pour faire du crochet et deux boules de laines.
Je me suis, donc, lancée de cette façon. Je regardais des vidéos Youtube... je ratais et je recommençais... je regardais d'autres vidéos Youtube et je ratais encore une fois et je recommençais et c'est cela qui m'a aidé à passer à travers ma première session au cégep dans une école que je n'aimais pas, dans un programme qui ne me correspondait pas et dans une ville où je ne me sentais pas à ma place. En plus de cela, à cette même période, je m'étais cassée le pied droit en jouant au rugby, donc ce n'était pas la grande joie, mais apprendre à faire du crochet a été la façon dont j'ai décidé de faire face à toute cette négativité.
De là, ma créativité s'est épanouie et je me suis dit que j'allais m'essayer dans la mode. Je savais que cette décision allait décevoir mes parents, mais j'avais besoin d'être dans ce monde, ce monde créatif! J'ai trouvé le programme de mode à Marie-Victorin et tout a changé en un mois : j'ai emménagé à Montréal et depuis, je suis mode, laine et design matin, midi et soir (rires).
2. Quelles sont tes inspirations pour tes créations ?
Mes inspirations sont très variées. Cela passe de la musique ou tout simplement à une personne. J'aime beaucoup les bâtiments, ils me fascinent. La nature m'inspire aussi. Je me sens très proche de la culture autochtone et c'est d'ailleurs de là qu'est inspirée mon deuxième prénom ( Cheyenne). Dans chacune de mes créations, j'essaie de retrouver le côté humain, l'image que je veux représenter. J'essaie aussi de traduire des sentiments à travers mes oeuvres. Par exemple, ma première collection, Cloudy Collection traduit ma transition du monde des finances à celui de la mode, cette peur de vouloir se montrer tout en ayant le désir ardent de le faire. Je résumerai mes inspirations dans ses trois catégories : la musique, la nature et les gens.
Photos par ShotbyLordes
3. Explique nous ton processus de création d'un morceau.
Dès que j'ai une idée, je prends mon cahier de dessins et je commence à faire tout plein de croquis. À ce stade, je laisse vraiment aller ma créativité et je pense au concept et à la vision que je souhaite donner à cette collection. Une fois les designs trouvés, je sélectionne mes mannequins, car toutes mes créations sont faites sur mesure. Je choisis, par la suite, la laine. Après cela, je tricote, je fais des essaies- erreurs tout en essayant de respecter ma vision sans pour autant limiter ma créativité. Je mets le tout sur mon mannequin de couture et je “joue” avec la laine : je fais du "moulage", j'épingle, j'assemble des morceaux avec d'autres et voilà comment j'ai obtenu les créations que j'ai conçues à date.
4. Tu es étudiante, jeune, femme, quelle est ta réalité dans le domaine de la mode au Québec?
J’ai commencé à vivre toute seule dès l’âge de 16 ans et demi et c’est aussi un peu après cela que j’ai commencé à être dans le milieu de la mode. Au début, c’était un petit frein car les photographes ne voulaient pas “shooter” avec moi étant donné que j’étais mineure, il fallait que mes parents signent et ils n’étaient pas dans le coin pour le faire. J’ai souvent ( je ne conseille à personne de le faire) menti sur mon âge. Au final, je m’exprime bien et grâce à mon attitude, les personnes respectent mon travail et ils me respectent encore plus quand elles réalisent que l’âge que j’ai. D’un autre côté, à cause de mon âge et de mon sexe, certains me prennent de haut ou me sous-estiment. Le monde de la mode à Montréal est très créatif donc ton authenticité peut t’amener loin mais ce monde est aussi très petit donc il faut savoir s’entourer des bonnes personnes.
5. Tu as lancé un projet : Content day with Lilou, pourrais-tu nous donner des détails et nous expliquer comment ce projet rejoint ton art ?
Ma philosophie dans la façon dont je travaille, cela à toujours: Put myself out there. Depuis le début de ma carrière, je n'ai jamais eu peur de prendre le devant et je contactais moi-même les photographes, les maquilleurs et les coiffeurs. Toutefois, nous ne sommes pas tous comme cela, il y a plusieurs mannequins talentueux qui sont gênés de le faire, ils ont peur de se prendre un refus. J’ai trouvé cela dommage et voilà d’où est venue l’idée de Content day with Lilou. Le premier événement que j’ai créé, c’était vraiment pour mettre en contact des créateurs/modèles avec des photographes afin de créer du contenu. Par la suite, je suis allée à la New York Fashion Week et toute l’entraide et la collaboration que j’ai constatées dans le milieu de la mode là bas m’a donné l’idée de ramener cet état d’esprit à Montréal. J’ai contacté des designers, une maquilleuse, une styliste et en plus de la partie de création de contenus, les participants pouvaient aussi se créer leur propre réseau dans le milieu de la mode. Au final ,le but c’est d’offrir un tremplin sain aux nouveaux mannequins et modèles dans l’industrie à Montréal.
Photo par ShotbyLordesss
6. Quel(s) est(sont) ton(tes) objectif(s) pour la nouvelle année concernant tes projets en mode?
Concernant les événements de événements de réseautage/création de contenus, j'ai plusieurs éditions de prévues cette année donc, je compte vraiment démarquer mes événements pour que les gens reconnaissent que les Content Day with Lilou sont bien organisés et toujours dans la bonne ambiance. Concernant L.C Casual Elegance, je lancerai ma nouvelle collection d'hiver le 15 décembre* et je compte continuer à me pousser à toujours créer. Je veux vraiment aussi, continuer à faire avancer ma carrière dans le mannequinat.
Photo par ShotbyLordesss
Retrouvez les créations de Lilou Gérard sur son site web : https://lccasualelegance.ca/
*L'entrevue a été réalisé vers fin Novembre, la collection est déjà présente sur le site web de L.C Casual Elegance.
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